BÉNIN 2026: I have a dream. Le rêve éveillé de Nadia NATA

Sur le tempo du célèbre "I have a dream" du défunt pasteur noir américain Martin Luther King, la Béninoise Nadia NATA, consultante indépendante en paix et sécurité africaines et en analyse politique, présente sa fiche de souhaits à la veille de l'important rendez-vous électoral de son pays en 2026. Les souhaits qu'elle décline ainsi sont autant de balises et d'alerte pour interpeller et appeler au bon sens de tous. Sans parti pris, sans acrimonie, sans ingérence, Nadia Nata appelle chacun à s'engager dès maintenant pour l'honneur et la responsabilité. Et à œuvrer de concert, afin que le rêve soit une réalité effective et commune en 2026... 

Nadia NATA est une consultante béninoise en paix et sécurité africaines et en analyse politique depuis 2019. Au cours des deux dernières années, elle a travaillé pour diverses institutions telles que les Nations unies (ONU), l'Union africaine (UA), la Commission de l'Union européenne (UE), l'Institut norvégien des affaires internationales (NUPI), le Réseau ouest-africain pour la consolidation de la paix (WANEP), etc.

"I have a dream"

Je rêve, pour 2026, d'une présidente, ou d’un président, à la hauteur de la suite des aspirations de notre pays, pleinement et authentiquement au service de l’intérêt supérieur de la Nation.

Je rêve d’un homme ou d’une femme d’État capable de relever les défis du moment et de répondre avec lucidité et courage aux attentes profondes de notre peuple. La tâche est ardue, mais elle est essentielle.

Je rêve d’un chef d’État rassembleur, apte à fédérer au-delà des divergences politiques, culturelles ou idéologiques.


Je rêve d’une artisane - ou d'un artisan - du développement harmonieux, soucieux de l’unité nationale et du rayonnement du pays, tant sur le plan régional qu’international.


Je rêve d’un Bénin attractif, admiré, prospère, grâce à son leadership et à l’effort collectif. Mais plus encore, 


Je rêve d’un pays qui place l’humain au centre de toute stratégie, afin que le progrès ne se construise jamais au prix de la cohésion sociale.


Je rêve d’un pays qui célèbre la diversité et fait de l’unité nationale une priorité, qui fera de nos différences des forces et atouts et non des faiblesses ou failles. En effet, nos identités régionales, communautaires ne doivent pas être des entraves à l’unité, mais des richesses à valoriser. Reconnaître nos divergences, c’est affirmer notre volonté de construire ensemble, grâce à elles, un avenir commun.


Je rêve d’un développement équitable, d’un véritable «plan Marshall» pour les régions toujours vulnérables, afin de restaurer un sentiment d’appartenance partagé. L’unité nationale ne se décrète pas: elle se construit patiemment, à travers la justice sociale, territoriale, la solidarité, et l’inclusion.


Je rêve d’un État qui allie l’idéal de solidarité à celui de la performance économique. Le Bénin ne peut se satisfaire d’un libéralisme rigide, tant que le socle minimum de dignité n’est pas garanti pour tous.


Je rêve d’un pays où les forces vives et les générations futures sont préparées à prendre le relais, porteuses d’espoirs et d’ambitions collectives.


Je rêve d’un Bénin qui fait du développement du capital humain (Éducation/Formation) une priorité parmi les priorités. Il constitue en effet la clé d’un développement pérenne, aligné sur les besoins réels de notre société pour les décennies à venir.


Je rêve que celles et ceux qui briguent la Magistrature Suprême gardent à l’esprit que gouverner, ce n’est pas seulement gérer; c’est aussi incarner une vision, porter une espérance.


Je rêve de futurs et futures leaders qui ne cherchent pas à comparer ou opposer les anciens présidents, chacun ayant apporté sa contribution selon sa sensibilité. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de bâtir un avenir sur des fondations solides, en s’appuyant sur nos acquis pour mieux se projeter. C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tissera durablement et solidement la nouvelle.


Je rêve pour le Bénin d’un cap vers un socle de valeurs communes partagées. Après plus de soixante ans d’indépendance, il est temps de forger, au-delà de l’État, une véritable Nation.


Je rêve d’un leadership qui perçoit enfin le besoin de redéfinir, ensemble, notre identité nationale. Exalter notre fierté d’être béninois, non en niant nos différences, mais en les unissant dans un projet commun.


Je rêve d’un Bénin en paix avec lui-même et avec ses voisins. Dans un contexte sous-régional et mondial instable, nous ne pouvons prospérer seuls. Il nous faut bâtir des ponts de confiance, de fraternité et de coopération avec les autres.


Je rêve que les futures candidates et futurs candidats partagent leur rêve et ambition pour le Bénin. Quelle vision portent-elles/ils pour notre avenir commun? Comment entendent-elles/ils relever les défis de demain sans renier les efforts du passé? Quelle trajectoire souhaitent-elles/ils imprimer à notre pays? Quel Bénin comptent-elles/ils laisser aux générations futures?


Je rêve enfin, d’un processus électoral qui soit un moment d’ouverture, de dialogue, de débats, d’adhésion, et de confrontation sereine des projets de société. L’élection pour avoir tout son sens ne peut se résumer à une compétition fermée: elle doit être une respiration collective.


Et vous, quel est 
votre rêve pour le Bénin en 2026 ?


© Nadia Nata(I HAVE A DREAM)

Martin Luther King s'adressant aux manifestants devant le Lincoln Memorial, lors de la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, le  : "I have a dream"