Une image forte et symbolique, le chef Raoni entre  Lula et Macron.

Une image forte et symbolique, le chef Raoni Metuktire entre le Président Lula et le Président Macron. On oublie trop souvent que la France avec la Guyane est partie prenante de l'Amazonie et de son avenir. 

L'an prochain, d'avril à décembre débutera en France la saison croisée France-Brésil. Ce sera l'occasion de donner un nouvel élan à la relation bilatérale entre les deux pays et renforcer des réponses communes face aux défis politiques, sociaux et écologiques contemporains. 

Pluridisciplinaire, culturelle, sociale et engagée, la Saison se déroulera en France puis au Brésil d’avril à décembre 2025. Elle sera mise en œuvre, pour la France, par l’Institut français, sous le Commissariat général de Madame Anne Louyot. 

Le Think Tank I-dialogos qui a rencontré récemment l'Ambassadeur du Brésil en France entend renforcer ses liens avec le Brésil et avec la Guyane et aider ainsi à développer des projets de coopération. 

Le Président de Planète Jeunes Reporters lors de la remise des prix du concours francophone du Reportage court le 9 mars, dans le cadre du festival francophone du reportage court France Monde-France Océans a anoncé que pour l'édition 2025, le pays invité sera le Brésil avec un focus sur l'Amazonie et la Guyane. 

Nul doute que d'autres associations vont se saisir de l'opportunité de la saison croisée France Brésil, pour développer des projets. Je sais qu'il y en a déjà dans les cartons. Renforcer les liens entre la France et le Brésil, dans un Monde en pleine turbulence, est une nécessité et qui est facteur de paix. 

Jean-Claude Mairal

Les présidents français Emmanuel Macron et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ont lancé ce mardi 26 mars un programme visant à lever jusqu'à un milliard d'euros d'investissements verts dans l'Amazonie brésilienne et guyanaise. Cette annonce s'inscrit dans une feuille de route internationale que les deux chefs d'État entendent promouvoir dans la perspective de la COP30 qui se tiendra à Belem (nord du Brésil) en 2025.

C'est en pleine forêt tropicale brésilienne qu'Emmanuel Macron, aux cotés du Président Lula,  a remis la Légion d’honneur à Raoni Metuktire

Avec sa coiffe de plumes multicolores et son plateau labial devenu iconique, le chef autochtone Raoni est aujourd’hui âgé de plus de 90 ans. 

Emmanuel Macron l’a élevé au rang d’officier de la Légion d’honneur, avant de le serrer dans ses bras. Raoni a ensuite pris place entre les présidents, tous deux en bras de chemise et tout sourire. 

« Jamais vous ne vous êtes arrêté, jamais vous ne vous arrêtez », a lancé le président français dans son hommage au cacique. Alternant le « vous » et le « tu », il a ajouté : « oui Raoni, tu as porté ce combat peut-être encore plus loin que d’autres (...). Très modestement je voulais dire que nous continuerons à le mener à tes côtés ».

 « Je considère Lula comme mon frère, Macron comme mon fils », a confié Raoni. 

« Très inquiet que l’homme blanc continue à détruire la nature », il les a exhortés à apporter leur « soutien » pour qu’il y ait « plus de terres indigènes » rendues aux peuples autochtones. 

Au point mort sous le mandat du président d’extrême droite Bolsonaro (2019-2022), le crucial processus d’homologation de territoires réservés aux indigènes a repris sous Lula. Mais ils restent menacés par la déforestation, l’avancée de l’exploitation agricole et minière et les trafics. Raoni en appelle aussi à l’appui des deux présidents « pour avoir le prix Nobel de la paix »

Il est régulièrement cité comme un possible lauréat de la prestigieuse récompense. Message reçu par Lula : « Je peux te dire, camarade Raoni, qu’il n’y a personne sur la planète Terre qui mérite de gagner le prix Nobel de la paix plus que toi »

Le chef du peuple kayapo avait été aux côtés de Lula pour sa cérémonie d’investiture à son retour au pouvoir l’an dernier. 

En 1989, avec l’aide du chanteur britannique Sting, Raoni a quitté le Brésil pour la première fois et lancé un appel à l’aide dans 17 pays. Il n’a cessé depuis lors de défendre, auprès des puissants, la survie des peuples indigènes menacés par la déforestation. Accusé par Jair Bolsonaro d’être à la solde de puissances étrangères, le cacique l’avait à son tour dénoncé auprès de la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité », lui reprochant de « persécuter » les peuples autochtones en détruisant leur habitat et en bafouant leurs droits fondamentaux.

in le huffpost, 27/03/2024